Jouets du vent

Modeste pissenlit

Ta tête chenue

Est la proie des nues

Tes akènes feront chacune un petit

Les champs

Voyez le dessein du semeur

Qui mute la graine en boisseaux

Voyez le dessin du laboureur

Qui fait du champ un tableau

tapi dans un creux du monde

Sombres étangs aux faces maquillées

Regardez la mer, elle ose montrer ses rides

Tandis que vous souriez impavides

Jamais en tempête, mais d'une sournoise cruauté

Nul besoin de lumière

 

Nul besoin de lumière

Pour explorer ton corps

Même si tu dors encore

Tu n'as plus de frontières

Le palais des glaces

 

La galerie c'est épatant

Elle brille par tous les temps

Dans ses pavés, on se reflète

L'illusion parfaite

Le tourbillon de la vie

Les manèges apprennent aux enfants
Le mouvement dans le mouvement
C'est l'apprentissage du tourbillon de la vie
Avec ses peurs, ses pleurs, ses rires et ses envies

Vaincue

Le Général Hiver a des mercenaires
Qui ont vaincu Napoléon
L'armée de ces frêles flocons
Redoutable duvet sanguinaire

Lumière, poussière, cris, joie et tumulte

Les manèges ivres de bruit et de couleur
Me donnent mal au coeur et me tournent la tête
Je bois le bonheur d'une future nuit de tempête
Avec ce garçon, sur la grand roue, mort de peur

L'insomnie

Les heures s'égrènent au milieu de la nuit
Je me débats dans mes draps
Je n'aurai pas assez de six bras
Pour repousser les songes maudits

La petite mer

C’est un regard dirigé vers la terre
Mais on devine les embruns
De sel tout est emprunt
Même à l’envers de la mer

Le questionnement

Eh qui es-tu, que même à l'abri du béton
D'un parapluie tu fais ta protection
Des gouttes d'eau comme des questions
Viendraient-elles transpercer ton caparaçon ?

Tournis d'hiver

Les chevaux de bois volent en rond
Le vent souffle ses cheveux d'enfant
Des larmes viennent aux yeux des parents
Et le manège avec leur amour se fond

Sages comme des images

Pour un voyage
Entre tes pages
Je me fonds dans la file
Moi, d'habitude, à l'autorité si hostile