L'ultime forme d'une femme

De celle qui me tourna les talons
Sur son image tirai un trait
Mais avec le temps vient le pardon
Et la douleur un tableau abstrait

Une guêpe sur une vitre

Une taille à danser le tango
Des hanches pour mes mains
Je ferme les yeux en vain
Et m'enivre de ce vertigo

Ses premiers pas

Une force du fond des âges
A chaque couvée, ressurgit
Pour l'emporter dans les nuages
A peine a t-il quitté le nid

Les piétons du ciel

S'extraire de la pesanteur quotidienne
Pour ne pas finir ployé sur une canne
Que la légèreté soit toujours mienne
Les terre à terre, que Dieu les damne

En Bretagne, à vélo, on dépasse les bateaux

Sur les chemins vicinaux
Vous croiserez Paulette
Sifflotant sur son vélo
Du Montand plein la tête

Les pensées du large

Enfant, "toujours tu chériras la mer"
Comme une sœur intrépide et rebelle
Echo aux mots de Charles Baudelaire
Devant le bleu de l'eau universel

La grande aventure

Un trio bigarré
Part aux bigorneaux
Mais les pigeonneaux 
Ne font que renâcler

Rien jamais ne presse

Il rafle à l'Est la couleur de ses tuiles
Et la glisse au réveil à la Bretagne
Tel un amant à sa compagne
Avec sa main légère sous le coutil

A fleur d'eau

L'eau battue, l'écume
Lait baratté, beurre
Littorale ou de l'intérieur
Tes liqueurs, je les hume

La force du vent

Fin comme un félin
Le bout est couperet
A vous scier les mains
Quand siffle le Nordet

Dans l'eau des ports

Et rient et ronds
Les petits pontons
Plaisantons, les plaisanciers
Pleurons, les chalutiers

Sur la plage

Une plante insignifiante
Vient déchirer l'horizon
Et soudain, nous réalisons
Que la beauté est omniprésente

Plus fort que la peur

Derrière les barreaux, là-bas
Il y a un Prince prisonnier
La fée l'a transformé en rat
Et avec lui je veux me marier